Conférence organisée conjointement entre « Rencontres et Débats » et le « Cercle Évangile et liberté de Vaucluse » (activité au sein de l’Église protestante unie d’Avignon)
Cette conférence a pour thème central :
Pour traiter ce sujet, trois interventions de trois invités de qualité :
« Réparer, modifier, améliorer les capacités de l’Homme, perspectives et limites scientifiques et bio-éthiques »
par Patrice Binder
L’acquisition et le partage des connaissances, les modalités de l’exploitation des données massives « le Big Data » connaissent des mutations qui transcendent les frontières. Le « temps réel mondialisé » dans les échanges scientifiques est une réalité. Les nano-biotechnologies, les technologies de l’information et les sciences cognitives (NBIC) alimentent et bénéficient de cette réalité. Leur convergence dans un champ multi-disciplinaire intéresse tout particulièrement le développement des sciences biomédicales et pour la santé. La progression des connaissances dans ces domaines et les perspectives qu’elles offrent en médecine préventive ou réparatrice sont évidentes. Cette progression est-elle synonyme de progrès ? Annonce-t-elle à brève échéance « la mort de la mort », titre accrocheur d’un ouvrage du Dr Laurent Alexandre ? La médecine, qu’elle soit préventive ou réparatrice, a depuis toujours, eut pour objet de soigner, de guérir, de réparer l’homme « malade ». Elle peut donc bénéficier légitimement de ces connaissances et des développements qu’elles offrent. En faire bénéficier l’homme « sain » pour améliorer ses capacités physiques physiologiques et cognitives représente un défi, un pas à franchir, qui pose incontestablement des questions, évidemment d’ordre moral et éthique, mais également sociétal.
Patrice BINDER est médecin général inspecteur en 2nd section des officiers généraux. A l’issue d’une carrière militaire il rejoint l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) comme conseiller du Président de cet institut pour les questions de sécurité et de défense. Microbiologiste et immunologiste de formation, il a consacré une grande partie de sa carrière aux questions portant sur le détournement des recherches en biologie à des fins illégitimes (armes biologiques) et la responsabilité des scientifiques dans ces recherches concernées par un « usage dual ». Dans ce cadre il a participé à des travaux du comité « éthique et armement » du Centre des Hautes études de l’Armement, du conseil scientifique de la défense et de l’Académie des sciences. Il est membre du Conseil National Consultatif pour la Biosécurité (CNCB).
« Le transhumanisme, entre réel et utopie : du risque existentiel au désir de l’augmentation »
par Alexeï Grinbaum
Nanotechnologies, biologie de synthèse, rédaction du génome, robotique, apprentissage machine : autant de disciplines scientifiques ou de secteurs technologiques qui transforment la vie en une affaire d’ingénierie. La mort est elle-même prise dans ce sillage. Le dépassement des limites du corps, qu’il soit conçu comme conforme ou opposé à la nature humaine, provoque un désir qui fascine les esprits. La vision de la mort considérée comme un problème à résoudre, libère des zèles hyperrationnels dans un monde ébloui par les technologies de l’information. Mais c’est ce désir illimité qui entraîne, pour ce monde qui est le nôtre, des conséquences éthiques et politiques majeures.
Alexeï GRINBAUM est philosophe et physicien au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Saclay. Après des études à l’Université de Saint-Pétersbourg et à l’École Polytechnique, il soutient une thèse sur le rôle de l’information en théorie quantique. Depuis, il combine un travail sur les fondements de la physique avec un intérêt pour les questions éthiques des nouvelles technologies. Aujourd’hui chercheur au CEA à Saclay, il donne souvent des conférences sur les nanotechnologies, la biologie de synthèse, les robots ou encore les faibles doses. Il développe sur ces questions une méthode originale de réflexion fondée sur l’utilisation des récits anciens. Il est l’auteur de « Mécanique des étreintes. Intrication quantique » (Éditions Encre Marine, 2014).
« Le transhumanisme questionne l’humain. Il rend le rêve réalisable et interpelle la philosophie et les religions »
par Vincens Hubac
La volonté que l’homme a d’échapper à sa condition de simple mortel par des « techniques » religieuses ésotériques, ou scientifiques fait partie du rêve de l’humanité. Aujourd’hui, avec les Nanotechnologies, les Biotechnologies, l’Informatique et les sciences Cognitives (NBIC), le transhumanisme rend le rêve réalisable et interpelle la philosophie et les religions.
Vincens HUBAC est Pasteur de l’Église réformée de la Bastille, Temple protestant du Foyer de l’Âme à Paris (membre de l’Église protestante unie de France – EPUdF) et conférencier, notamment sur le thème du transhumanisme. Il est membre de la Fédération de l’Entraide protestante (FEP).
Libre participation aux frais
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