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Retour à Dormillouse
Partage
Cent ans après l'exode
Rendez-vous : samedi 31 juillet et dimanche 1er août 2021 dans la vallée de Freissinières.
Accès libre et gratuit aux manifestations.
Alors que Dormillouse abritait plus de 200 habitants au milieu du XIXe siècle, depuis quelques décennies, seule une poignée de résidents s’acharne à faire vivre ce village. Le dépeuplement des pauvres hameaux de la haute vallée de Freissinières se précipita lors des trois émigrations collectives (ces Vaudois tenaient à rester ensemble) qui fondèrent en Algérie les villages des Trois Marabouts (1881), Guiard (1890 ), Ténézéra (1921). Par la suite, de leurs terres ingrates, sans route, sans école, les dernières familles de la haute vallée partirent peu à peu. Le centenaire en 2021 du dernier départ collectif sera l’occasion d’un moment de partage entre les habitants actuels, les descendants des émigrés et tous ceux qui gardent au cœur un sentiment d’appartenance à ce village et à sa grande histoire. Deux expositions évoqueront notamment ces lieux, ces hommes et cette histoire exceptionnels. |
Retour à Dormillouse : cent ans après l’exode
Une histoire hors du commun…
La vallée de Freissinières et plus particulièrement le village de Dormillouse sont des lieux chargés d’histoire. Depuis le XIIIe siècle, des Vaudois s’y sont réfugiés ; ces catholiques dissidents (les ‘Pauvres de Lyon’) lisaient l’Evangile, qu’ils firent traduire, et prêchaient une vie communautaire rejetant toute richesse superflue. Très instruits, ils parcouraient clandestinement les vallées, souvent instituteurs, et diffusaient leur catéchisme. Excommuniés par l’Église romaine, ils subirent de nombreuses persécutions et, dans notre région, ne purent subsister que dans les vallées les plus reculées des Alpes du Piémont et des Hautes-Alpes.
… dans un site exceptionnel
Dormillouse (1700 m) était leur refuge le plus sûr. Dans ce village, ils réussirent à traverser tout le Moyen-âge et rallièrent la Réforme protestante en 1532 avec leurs coreligionnaires piémontais. Les habitants, devenus calvinistes, conservèrent une grande part de leur culture vaudoise jusqu’au début du XXe siècle. Mais, du fait de la dureté des conditions de vie en ces lieux et des persécutions incessantes, de nombreuses familles de la vallée de Freissinières (Dormillouse, les Violins, les Mensals) s’expatrièrent dans les vallées du Piémont (durant tout le XIVe siècle), dans le Luberon (en 1495), en Suisse et en Allemagne (lors de la révocation de l’édit de Nantes en 1685), et enfin, chassées par la misère, en Algérie (en 1881, 1890 et 1921).
Durant toute cette longue histoire, la communauté de Dormillouse fut très souvent aidée par les protestants du monde entier et notamment, la Suisse, l’Angleterre, les Pays-Bas, les États-Unis d’Amérique. C’est pourquoi le site de Dormillouse reçoit très fréquemment des visiteurs étrangers qui en connaissent l’histoire et viennent dans ce lieu mythique de la résilience vaudoise.
Cent ans après l’exode
L’événement Retour à Dormillouse cherche à raviver cette mémoire en s’appuyant sur les descendants des Dormillousains émigrés ou restés au pays, et leurs nombreux amis, notamment la communauté italienne vaudoise et les descendants des vaudois du Luberon.