Nous avons demandé aux deux étudiants en théologie en stage cette année dans la région d’écrire brièvement ce qu’ils ont vécu au travers de cette expérience.
Gertrude Kamgue – À Toulon
Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement
Ce n’est pas toujours évident que ce qui est commencé puisse être achevé, et de la bonne manière. Au moment où cette année de stage de « master professionnel » s’achève, je suis reconnaissante à Dieu.
Au commencement, le chemin semblait incertain, le cœur envahi de doutes, de questionnements, d’émotions, mais aussi du désir de relever tous les défis. Maintenant, je peux dire qu’au fur et à mesure, les choses se sont déroulées avec plus de précisions.
Partie du Cameroun d’un contexte pour un autre, cette année de stage a été pour moi un temps de découverte, d’apprentissage, d’adaptation et d’imprégnation des réalités du ministère pastoral à l’EPUdF. Il a fallu aussi faire face aux défis pour être davantage outillée. Allier la vie de paroisse et celle de la faculté à l’IPT, pendant les sessions de reprise, a été très intéressant et enrichissant.
Les moments de rencontres, de partage, d’échange avec mon accompagnatrice, les paroissiens d’une part et mes collègues stagiaires d’autre part, m’ont permis d’apprendre davantage, de recevoir des autres et de pouvoir leur apporter également quelque chose de particulier.
Je garde en souvenir ce moment fort de la rencontre avec la Commission des Ministères, qui est un moment très attendu et déterminant pour chaque stagiaire. Une attente longue, chargée d’émotions et pendant laquelle j’ai vécu de manière très forte la solidarité et l’attention qui caractérisent notre groupe de stagiaires.
Au-delà des difficultés rencontrées, j’ai pu grâce à l’accompagnement et au soutien des uns et des autres commencer à trouver mes repères, à m’intégrer dans la société française et dans l’EPUdF. C’est donc avec joie, engagement et espérance que je compte poursuivre cette belle aventure.
Didier Hoffmann – À Vitrolles – Marseille-Nord
La force d’une humanité toujours vivante
Comment résumer en quelques lignes dix mois de stage à Marseille ? Il y aurait tant de choses à dire… Tant de sourires croisés, tant de petites anecdotes comme de grandes histoires à raconter.
L’essentiel est sans doute dans les rencontres. Elles ont eu lieu à Terre Nouvelle avec Georges Fauché et toute la communauté paroissiale comme dans l’association Accueil et Rencontres. Mais aussi avec les pasteur.e.s et de nombreuses personnes actives et engagées du consistoire et de la région. Elles ont eu lieu dans le contexte de l’aumônerie d’hôpital à l’AP-HM avec Vincent Eyraud. Elles ont pris place dans des familles en deuil, comme en croisant la route d’une jeune femme saisie par la révélation d’une foi qui a fait irruption dans son cœur, lui offrant une renaissance dans une vie nouvelle, selon ses propres termes.
Toutes ces rencontres m’ont beaucoup nourri. Elles ont toutes été différentes. Dans la singularité de chacune d’elles, j’ai trouvé la force d’une humanité toujours vivante, quelle que soit la situation individuelle de la personne croisée. La précarité matérielle comme spirituelle, l’incertitude du lendemain, le deuil, l’inquiétude pour un proche, l’accompagnement d’un parent jusqu’au soir de sa vie, rien de tout cela ne semble pouvoir être plus fort que la vie surtout lorsqu’elle est vécue dans une communion d’adelphes.
Poser son regard sur l’autre, le voir et l’accueillir tel qu’il ou elle est…
À Marseille je l’ai appris.
Toutes et tous sœurs et frères en Christ, enfants d’un même père et mère, je le savais …
À Marseille je l’ai vécu.