Le billet du conseil régional

Journal régional "Echanges" n°510-Décembre 2024 - p.31

 

 

Une étoile plein les yeux

Que ce soit en plein jour ou quand il fait noir, tout noir, il n’est pas rare que l’être humain tourne ses yeux vers le ciel. Contemplation, espérance, prière, revendication, révolte ou supplication… comme si le ciel pouvait lui donner une réponse, une indication, un sens !

 

Mais n’est-ce pas la réalité, la vérité de l’existence ? Durant des millénaires, l’être humain s’est orienté grâce au soleil et aux étoiles. Il n’y a rien de surprenant alors qu’il cherche encore aujourd’hui, une direction, un sens, en levant les yeux au ciel, surtout lorsqu’il fait noir, tout noir dans sa vie. « Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse » affirme Christian Bobin, et Cyrano de Bergerac d’ajouter : « c’est la nuit qu’il fait beau de croire en la lumière ».

 

Sans pour autant souhaiter qu’il fasse plus noir encore, se souvenir que « la lumière brille dans les ténèbres », c’est se souvenir que ce mouvement de lever les yeux au ciel est une bénédiction. C’est bien en contemplant les étoiles qu’Abraham a compris la promesse de Dieu, c’est bien en contemplant les étoiles que les mages ont réalisé qu’ils pouvaient devenir témoins d’un avènement extraordinaire.

 

De jour, comme de nuit, levons nos yeux au ciel, une espérance vient : c’est Noël !

Noémie Woodward
Pasteure à Sanary – La Seyne Conseillère régionale


 

Journal régional « Echanges » n°509-Novembre 2024 – p.31

 

Avec le temps …

Pour Dieu, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour ! (2e lettre de Pierre)

Le temps fascine les écrivains. L’académicien Jean Guitton disait : « Il faut accepter la lenteur du temps et avoir patience. Il faut pourtant toujours se hâter et se lancer avec courage dans ses tâches. Il ne faut jamais cesser d’entreprendre, il y a toujours quelque chose à faire. »

 

Il s’adresse à Dieu : « Apprends-moi à bien user du temps que tu me donnes, à bien l’employer sans rien en perdre. Apprends-moi à prévoir sans me tourmenter. Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans me laisser aller au scrupule. Apprends-moi à imaginer l’avenir sans me désoler qu’il ne soit pas comme je l’imagine. Apprends-moi à pleurer mes fautes sans tomber dans l’inquiétude. Apprends-moi à agir sans me presser et à me hâter sans précipitation. Veille sur mon attention quand je travaille. Et surtout, comble toi-même les vides de mes œuvres. »

 

Prions (d’après Anne Faisandier) :
Seigneur, qu’il est bon, ce temps que tu nous donnes. Fais que nous sachions nous en servir, nous rendre utile.
Que ce temps ne soit pas un temps de retrait, de solitude, de regrets.
Donne-nous de ne pas nous enfermer, mais vient habiter le quotidien de nos vies surbookées.
Que ta présence emplisse nos journées, Que ton Esprit Saint nous porte et mette de la vie dans tous nos projets. Amen.

Renaud Leenhardt
Membre du conseil régional


 

Journal régional « Echanges » n°508- Octobre 2024 – p.31

 

Paroles

« Au commencement était la Parole » nous dit Jean. La parole humaine est aujourd’hui largement dévalorisée. Au mieux elle édulcore, les aveugles ne sont que des « mal-voyants », au pire elle ment, la guerre et son cortège de victimes sont qualifiés d’« opération militaire spéciale ».

 

Le mal n’est pas nouveau, le philosophe protestant Jacques Ellul le dénonçait déjà il y a plus de quatre décennies dans son ouvrage La parole humiliée, mais il s’est amplifié depuis. À l’heure des fausses nouvelles, vérités alternatives et autres « fake news », l’auditeur en vient à douter de tout. Les réseaux sociaux, fantastiques moyen d’expression, de communication, d’échanges, sont gangrenés pas des débordements de mots creux, irréfléchis et trop souvent haineux. La liberté d’expression nous est particulièrement chère mais, comme toute liberté, elle doit s’accompagner de responsabilité. Quand la parole ne signifie rien ou devient invective, c’est tout le vivre ensemble qui est remis en question, toute la société qui est malade.

 

Mais il est une autre parole, une parole que l’on écoute quand elle dit l’autre dans sa singularité, quand elle éclaire, élève, apaise, réconforte, quand elle porte l’espérance. C’est le domaine qu’explore chaque année en juillet le Festival des arts de la parole de Lourmarin (pp. 4-5 du magazine). La Parole de Dieu est créatrice et Christ est la Parole incarnée. « Éternel, Ta parole est vérité, sanctifie-nous par Ta vérité. »

Jean-Paul Rabaud
Président EPU Sanary
Membre du conseil régional


 

Journal régional « Echanges » n°507- Septembre 2024 – p.31

 

La rentrée

Revenir à l’Éternel, à Dieu
Etudier l’Évangile
Naviguer dans les textes
Témoigner de la fidélité de Dieu
Retourner à l’Éternel
Écouter les paroles de l’Éternel
Entendre son appel

 

Quel programme, me direz-vous !

 

Après la longue pause de l’été, les conseils presbytéraux vont à nouveau tenir une séance mensuelle dont le contenu n’est pas seulement la gestion des affaires de l’Église.

La spiritualité doit avoir une place prépondérante au sein du conseil presbytéral. Le travail du conseil est à remettre, pour tous les sujets, devant Dieu, et la recherche de sens, de spiritualité doit être une préoccupation permanente : en quoi ce que les conseillers font ou discutent contribue à l’annonce de l’Évangile ?

Vivre régulièrement la prière en conseil presbytéral est également un temps important. Prier ensemble, prier à haute voix n’est pas facile. Les nouveaux conseillers presbytéraux sont invités à prendre conscience de l’importance de la prière au sein de leur ministère.

Que cette rentrée vous insuffle l’envie de nouveaux projets pour votre paroisse !

Bonne rentrée à toutes et à tous.

Christine Rafinesque
Membre du conseil régional PACCA


 

Journal régional « Echanges » n°506 – Eté 2024 – p.31

 

Choisis la vie, danse ta joie !

Notre Église s’interroge beaucoup sur sa mission : la transmission de l’Évangile. À cet effet, la prédication, le partage biblique sous toutes ses formes ainsi que le chant tiennent une place prépondérante dans nos célébrations. Pourtant, depuis quelques temps, la poésie, la musique et les arts visuels sont à l’honneur dans beaucoup d’activités des Églises locales et paroisses1, grâce à des pasteurs, des artistes, qui nous font découvrir de nouvelles formes d’expressions de la foi, et il y a lieu de s’en réjouir !Oui, il est souvent difficile de rendre compte par des mots d’une expérience spirituelle ! Alors en effet, pourquoi ne pas utiliser différemment notre corps et nos sens pour dire la foi ? De même que des poètes, peintres, photographes nous livrent quelque chose de leur intériorité, pourquoi ne pas exprimer par le corps nos émotions religieuses, en dansant, par exemple ?La danse est un véritable langage poétique et, comme tel, il tente aussi d’exprimer l’indicible. Sauf qu’ici, pas de mots, pas de grandes phrases, mais juste des gestes, des mouvements, des ondulations pour faire affleurer l’émoi.

Alors, juste une idée, peut-être à suivre : organiser un culte de louanges avec musique et danse ?

Isabelle Rolland

EPU Hyères, vice-présidente du conseil régional, coord. régionale d’Échanges

1. Festivals de poésie, arts de la parole, expo immersive, concerts, etc.


 

Journal régional « Echanges » n°505 – Juin 2024 – p.31

 

Où sont les jeunes ?

Après des semaines et des mois de discernement en vue du renouvellement des conseils presbytéraux, d’effervescence des AG et élections des nouveaux bureaux, je vous propose une petite pause fraîcheur pour évoquer la jeunesse dans notre Église. La dynamique et les projets jeunesse et leur soutien sont un axe prioritaire du Conseil régional PACCA.

Un groupe composé des jeunes de la région est parti une semaine à Taizé avec le pasteur Daniel Schrumpf pour la deuxième année et vous pouvez découvrir leurs témoignages dans ce numéro.

Une journée régionale des écoles bibliques et KT était proposée le lundi de Pentecôte et le camp d’été « À l’essence ciel » attend vos inscriptions.

Souvent, nous entendons des plaintes comme « on n’a pas de jeunes » ou « plus d’école biblique »… mais cela nous invite à réfléchir sur d’autres formes et manières de rejoindre les familles et les enfants. Nous pouvons constater la créativité des Églises locales pour mieux accueillir des familles au culte, des cultes avec l’animation Godly Play, l’organisation d’événements ponctuels et temps forts, des week-ends famille…
La jeunesse et le lancement du Grand Kiff 2025 seront des temps fort du synode régional 2024 et concernent chacune et chacun de nous et toute notre Église.

Sibylle Klumpp

Présidente du conseil régional PACCA

 


 

Journal régional « Echanges » n°504 – Mai 2024 – p.31

 

Un peu autre chose…

Bienvenue à toutes et tous les nouveaux conseillers presbytéraux et merci aux sortants. Les remplaçants auront-ils les mêmes dons que les remplacés ? Certainement pas. Il ne s’agit pas de reproduire le passé, mais de mettre au service de tous ses talents propres et uniques.

Dans la racine grecque du mot « réconciliation », il y a le mot « allos », autre. Devenir autre chose. La mission de l’Église – annoncer la Réconciliation – s’accorde pleinement à la vocation de savoir changer, de tendre vers la nouveauté d’un avenir ouvert.

Paul dit aux Corinthiens : « Dieu nous a donné le ministère de la réconciliation ». Alors, dans ce temps de renouvellement des conseils presbytéraux, chaque Église locale accueille les nouveaux conseillers et se prépare à devenir, inévitablement, « un peu » autre chose… Si le passé et les expériences acquises représentent une richesse, le changement n’est pas à craindre.

« Souviens-toi… » Cette parole est très répandue dans la Bible. Paul évoque cette pensée avec son jeune collaborateur Timothée : « Souviens-toi de Jésus-Christ, qui s’est relevé d’entre les morts et qui est issu de la descendance de David ». Résurrection du Christ et humanité de Jésus. Sa qualité, ses dons, sa compassion, sa miséricorde. Nous sommes appelés à redécouvrir l’humanité de Jésus dans le monde de moins en moins humain qui est le nôtre.

Stefano Mercurio
Pasteur à Grasse – Vence
Conseiller régional


 

Journal régional « Echanges » n°503 – Avril 2024 – p.31

 

Passer le relais

Lors des assemblées générales, les nouveaux conseillers ont été élus avec un renouvellement important. Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance aux conseillers sortants pour leur service et engagement fidèle pendant de nombreuses années.

Quitter le conseil, ce n’est pas arrêter l’engagement paroissial, ni le service pour Dieu. Il n’est pas toujours facile de passer le relais, d’accepter de laisser la place aux « nouveaux ». Nous sommes un maillon ponctuel à qui on a fait confiance – j’ai contribué et donné ce que j’ai pu ; à mon tour, je vais faire confiance à ceux et celles qui continueront après moi à constituer le conseil.

Nous ne pouvons pas rester dans la répétition du même et sommes appelés à nous réinventer et être ainsi fidèles à l’annonce de l’Évangile aujourd’hui. L’EPUDF est une Église en marche et qui se renouvelle.

Les nouveaux conseils ne pourront accomplir leur mission sans celles et ceux qui aident à faire vivre les Églises locales et ils auront besoin du soutien, de l’encouragement et de la prière de toutes et de tous.

Le prophète Jérémie nous annonce cette promesse : « Je vous donnerai, dit Dieu, un avenir et une espérance. » (Jérémie 29.11) Nous sommes invités à regarder résolument vers l’avenir et avancer avec confiance et espérance.

Sibylle Klumpp

Présidente du conseil régional PACCA


 

Journal régional « Echanges » n°502 – Mars 2024 – p.31

 

Elections

Avec une régularité d’horloge astronomique, tous les quatre ans, à l’approche du printemps, tous les journaux et bulletins paroissiaux se livrent à une réflexion sur la nature et le rôle du conseil presbytéral. La périodicité de ces rendez-vous est déterminée par la Constitution de l’Epudf et les statuts de nos associations cultuelles qui précisent que nous devons procéder au renouvellement de l’ensemble des membres du conseil.

Ce renouvellement est une occasion excellente de redéfinir chaque fois le rôle du conseil presbytéral, ce rouage important du système « presbytérien-synodal » qui régit l’organisation et le fonctionnement de notre Église. Si je devais résumer d’un mot la principale caractéristique du conseil, ce serait celui de « collégialité ». Cette collégialité s’exerce d’autant mieux que le conseil tend à être lui-même une communauté dont les membres se reconnaissent, s’estiment et se respectent, ont plaisir à se retrouver et à travailler ensemble.

Un autre conseil, le conseil régional, lui aussi collégial, est très attentif au bon fonctionnement des « CP ». Il se réjouit de leur renouvellement qui est une opportunité pour « raviver » les paroisses. Nous leur exprimons d’ores et déjà notre confiance et nous les soutiendrons de notre prière pour qu’ils nous aident à mieux vivre notre foi en communauté et au service de tous.

Christian Barbéry
Pasteur à Cannes
Vice-président du conseil régional


 

Journal régional « Echanges » n°501 – Février 2024 – p.31

 

Vous avez dit « Gouverner » ?

Surprenant, ce mot, pour nous, protestants de l’Église protestante unie. Peut-être même dissonant à nos oreilles mais plus encore à notre esprit. En fait, gouverner s’entend non pas au sens de pouvoir mais au sens de gouvernail, pour permettre à tout conseil presbytéral de fixer son cap et de le tenir.

Pour nous aider, le conseil régional et l’Institut protestant de théologie proposent aux membres des conseils presbytéraux une formation courte interrégionale autour du thème de la gouvernance (cycles « Célébrer » et « Gouverner », lire ci-contre), pour réfléchir sur l’approche théologique et ecclésiologique du conseil presbytéral comme ministère collégial, de sa relation avec les autres ministères, notamment celui des pasteurs, et avec le ministère de toute l’Église.

Les aspects institutionnels de notre vie d’Église font sens en étant la marque de l’incarnation, de la dimension historique du dessein de Dieu. Ainsi, notre doctrine du sacerdoce universel signifie que le peuple de Dieu dans son ensemble, et en son sein chaque chrétien, à l’image du Christ, rend Dieu présent au cœur du monde par ses paroles et ses actes en présentant ce monde à Dieu, dans la louange et l’intercession. Tous les chrétiens sont égaux, nous sommes tous laïcs, tous prêtres, tous théologiens, appartenant à une ecclésiologie de communion et non de soumission, où l’autorité est partagée.

Reprenons les mots du synode régional 2023 : « Tous témoins, tous disciples, tous en chemin »… pour mettre chaque personne devant la responsabilité de formuler ses propres convictions.

Frédérique Chassagne
Visiteuse aumônerie des hôpitaux (Marseille)
Conseillère régionale


 

Journal régional « Echanges » n°500 – Janvier 2024 – p.31

 

Passer la main

Au printemps prochain, certains des conseillers presbytéraux ne vont pas renouveler leur mandat. Les uns avec soulagement, ayant déjà beaucoup donné à leur Église locale, heureux d’être enfin déchargés de cette tâche souvent chronophage et source de bien des tracas. D’autres avec un pincement au cœur, pestant parfois contre cette règle nouvelle de limitation de la durée des mandats. Difficile de trouver une personne qui accepte d’entrer au conseil, et  ils connaissent si bien la paroisse à laquelle ils ont tant donné depuis des lustres, à qui ils sont prêts à donner encore et encore. Et puis, peut-être sans oser se l’avouer vraiment, cette occupation si lourde ne va-t-elle pas manquer, la vie ne va-t-elle pas paraître bien vide ? Sont-ils devenus inutiles ?

Oui, passer la main n’est pas toujours facile.

Mais, chacun  laboure sans cesse peu ou prou le même sillon. Notre Église impose à nos pasteurs une limitation de leur durée d’affectation, aussi adorés soient-ils par tous leurs paroissiens. Pourquoi en serait-il autrement des conseillers presbytéraux ? De nouveaux conseillers apporteront nécessairement un air frais bienvenu.

Les anciens auront toujours l’occasion d’apporter leur concours à leur paroisse. Personne n’est inutile pour le Seigneur !

Jean-Paul Rabaud

Président CP Sanary-sur-Mer – Conseiller régional


 

Journal régional « Echanges » n°499 – Décembre 2023 – p.31

 

Habiter en confiance

« Aussitôt couché, je m’endors en paix, car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en confiance. » (Psaume 4.9)

Oui, qu’il est bon de s’en remettre à Dieu ! Qu’il est bon de s’abandonner au sommeil, confiant dans l’amour et la puissance de Dieu, sans se soucier du lendemain qui « prend soin de lui-même » ! (Matthieu 6.34) Qu’il est bon de se dé-préoccuper de soi-même et se confier à un Autre…

 

Encore faut-il accepter de croire que nous ne pouvons pas tout maîtriser, tout résoudre. Accepter de confier humblement à Dieu nos peurs, nos sentiments d’impuissance et d’échec, nos colères et les guerres que nous aussi, individus, sommes si vite enclins à déclarer… Espérer en Dieu, c’est mettre ma confiance en lui car son projet pour le monde est un projet d’amour qui devient pour ma vie source de dynamisme et d’engagement.

 

C’est ce qui vient à mon esprit chaque veille de réunion de conseil régional : savoir que nous retrouverons le lendemain, dans la méditation et la prière qui ouvrent tous nos conseils, cette espérance ; savoir qu’elle nous donnera l’enthousiasme et l’énergie nécessaires à l’écoute, l’accompagnement et le soutien dont chacun et ensemble nous avons la responsabilité.

Pensez-y, à la veille de vos conseils, synodes et rencontres de toutes sortes en perscpective !

Isabelle Chabas
Présidente CP Alpes du Sud Conseillère régionale

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