Exposition : Derrière les murs, des êtres humains

Exposition présentée à Avignon dans le cadre des Journées nationales de prison 2015

Affiche-Derrière les murs, des êtres humains

« Derrière les murs, des êtres humains »

 du 24 au 29 novembre 2015 de 14h à 18h au temple Saint-Martial, 2 rue Jean-Henri Fabre – 84000 Avignon

Exposition réalisée par Marguerite Rodenstein, animatrice bénévole de l’Atelier d’écritures de la Maison d’Arrêt de Colmar

Photos de Jean-Marc Hédouin

Textes des détenus de la maison d’arrêt de Colmar

 Entre septembre et juin 2009, l’atelier d’écriture de la Maison d’Arrêt de Colmar, animé bénévolement par Marguerite Rodenstein, a aidé une dizaine de détenus à façonner des lettres, poèmes et anecdotes, aujourd’hui rassemblés dans l’ouvrage  « Derrière les murs, des êtres humains » qui donne  son titre à  l’exposition.

Les écrits proposés ont été réalisés par des collectifs, au cours des ateliers d’écriture, afin d’accoucher les mots sur le papier, pour exprimer des remords, des besoins d’excuses, de solitude, de pardon, d’amour, de famille ,d’envie de vivre, de liberté perdue. Car il est bien difficile pour des prévenus de les exprimer dans un prétoire où, le vocabulaire de la justice vous propulse sur une autre planète dont on ne comprend pas les sens des mots.

Pour les détenus, les ateliers d’écriture constituent un moment de détente et de plaisir, de « liberté à travers les mots ». Jamais Marguerite Rodenstein ne leur demande d’aborder les raisons de leur présence à la maison d’arrêt. Dans la discussion, l’écriture, elle tente seulement de les     mener à la reconnaissance de leurs actes. Elle pense que cette démarche est capitale pour leur avenir. C’est une sorte de  réinsertion psychologique, qui les prépare à leur sortie.

Affiche Journées nationales Prison 2015« Moins punir par la prison pour mieux reconstruire »

Mardi 24 novembre 2015 à 20h30 Cinéma Utopia (Manutention)

Deux courts métrages : » Le monde qui nous perd » et « Profession: Aumônier des prison » suivi d’un débat avec des intervenants en prison

Les 22èmes journées nationales prisons (JNP) qui ont lieu cette année du 23 au 29 novembre, ont pour thème « Moins punir par la prison pour mieux reconstruire ». L’actualité judiciaire et carcérale a incité le Groupe national de concertation prison (GNCP), qui choisit le thème annuel des JNP, à mettre l’accent sur la problématique qui est apparue ces dernières années. 

Les derniers gouvernements français successifs ont promu une politique du « tout carcéral» : le nombre d personnes incarcérées pour délits et crimes augmenté de 34 % entre 2001 et 2012 : dans le même temps la population française n’a augmenté que de 7%. 

Cette politique ne fait pas diminuer la criminalité et conduit à l’augmentation de la récidive (reprise du comportement criminel ou délictuel à la sortie de prison) : le taux moyen de récidive sur l’ensemble des personnes incarcérées était de 4,9 % en 2001, 8 % en 2007, 9,8 % en 2009 et 12,1 % en 2011 et il a encore augmenté depuis. 

L’accompagnement à la réinsertion est insuffisant: 80 % des personnes détenues sortent de prison sans aucune mesure de contrôle ou de suivi; ce taux monte à 98 % pour les condamnés à moins de 6 mois de prison; 63 % des personnes qui sortent sans aménagement de peine font ensuite l’objet d’une nouvelle condamnation. 

La loi judiciaire « Taubira » de 2014 

La loi de réforme pénale de 2014 dite « Loi Taubira » va dans le sens de l’attente des associations membres de GNCP : aumôneries catholique et protestante des prisons, Croix-Rouge, Union nationale des visiteurs de prisons (ANVP), Secours catholique, Entraide protestante, Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (GENEPI), Fédération des associations réflexion action prison et justice (FARAPEJ) et Union des fédérations des associations de maisons d’accueil de familles et proches de personnes incarcérées (UFRAMA). Cette loi a mis à la disposition des magistrats deux mesures importantes. 

./ La mesure de contrainte pénale donne la possibilité aux magistrats de ne pas incarcérer automatiquement une personne jugée pour un délit et de lui donner la chance de réparer sa faute vis à vis des victimes et de la société par des contraintes exercées en liberté . 

./ La mesure de libération sous contrainte permet aux personnes incarcérées pour un délit de ne pas rester trop longtemps coupées de leur milieu familial et professionnel en sortant le plus tôt possible de prison pour se réinsérer dans la société et réparer les préjudices causés. 

« Mieux reconstruire », mission confiée par l’Etat au Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), n’a pas eu de meilleure fortune. Ceci interpelle les associations membres du GNCP car, autant elles ne peuvent intervenir dans le déroulement des jugements, autant elles peuvent participer au processus de reconstruction des personnes jugées, incarcérées ou non. 

La loi laisse la possibilité aux associations de prendre des initiatives de justice restaurative, en lien avec les instances judiciaires: par exemple les rencontres entre victimes et infracteurs, les réunions de groupe familial et les cercles de soutien et de responsabilité. 

Le rôle des Eglises et œuvres 

Luther et Calvin auraient pu souscrire au mot d’ordre proposé par le GNCP : « Moins punir pour mieux reconstruire». Ils l’auraient probablement formulé différemment par « Plus de grâce pour plus de résurrection ». 

Le service « Justice et aumônerie de prison» de la Fédération protestante de France tente de faire connaitre la justice restaurative et de favoriser sa mise en place en France. 

Il est de la responsabilité des Eglises et entraides d’accompagner cet effort car elles ne peuvent être insensibles à l’attente de reconstruction, de restauration, de résurrection des personnes sortant de. prison et de leurs victimes. 

);> Qui mieux que les chrétiens protestants, comptant sur la grâce de Dieu, peuvent faire abstraction de la faute des infracteurs pour les aider à se réinsérer dans la société? 

);> Qui mieux que les Entraides protestantes, animées par l’amour en action du prochain, peuvent prendre soin des victimes de crimes et délits, en les assistant dans leur chemin de guérison et de reconstruction? 

);> Qui mieux que les Eglises, ouvertes sur leur environnement, peuvent susciter des vocations pour participer à la reconstruction des liens rompus dans les familles en particulier et la société en général ? 

Pierre Legrand, aumônier régional Pacca

Dossier sur le thème, à consulter

Plus d’informations

 
 

 

 

 

 

 

Contact