Dans le bulletin « Présence protestante en Corse » de Mars 2020, Francis Vièle fait part de la raison d’être de cette démarche :
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Le 25 septembre dernier était créé le collectif anti-mafia « A Vita ié, a maffia nò », par plusieurs personnalités insulaires, comme Jérôme Ferrari, Marc Biancarelli, Marie-France Giovannangeli, Antoine Orsini, et Léo Battesti. Evidemment, la présence de Monsieur Battesti, fondateur du FLNC et son président durant + de 10 ans, jusqu’à son arrestation, m’avait beaucoup surpris et j’y voyais un désir de « rédemption ». L’ayant rencontré lors d’une réunion qu’il organisait à Linguizzetta, j’ai été convaincu par son discours… Il est vrai que cela fait bien longtemps qu’il avait fait son mea- culpa en reconnaissant ses erreurs. Il avait même écrit un ouvrage à ce sujet qui avait fait grand bruit. Et j’ai décidé – titre personnel- de m’engager dans cette démarche. Pendant près de quatre mois, des réunions publiques se sont déroulées dans toute la Corse et sur le continent. Au cours de ces échanges, l’objectif premier était bien entendu de libérer la parole, d’échanger et de dénoncer la dérive mafieuse dont est victime la Corse aujourd’hui. Une démarche nouvelle et innovante. Comment parler à un peuple qui ne ferait plus confiance qu’au silence ? nous interpelle JF Bernardini. En Corse, on a coutume de dire « Garde le silence et le silence te gardera ». La fameuse omerta a pourtant été battue en brèche ces derniers mois. C’est une néo mafia, une mafia 2.0″ La Corse commence vraiment à se lever. » Notre démarche dérange, c’est incontestable. Ils aimeraient bien être tranquilles. Qu’est-ce que c’est cette mafia ? Ce n’est pas la mafia Toto Rina (le dernier chef de Cosa Nostra, la mafia sicilienne), pyramidale, décrypte Léo Battesti. C’est une néo mafia, je dirais la mafia 2.0, moderne, qui a compris comment fonctionnent les mécanismes économiques”. Pour l’ex-militant nationaliste, il est impossible alors de construire une économie : » On nous dit ‘mais ce n’est pas la Sicile’. C’est pire que la Sicile, car chez eux, avec cinq millions d’habitants, il y a une activité économique qui n’est pas mafieuse de tout temps. Tandis que chez nous, tous les pans de notre économie, à part l’économie numérique – mais ça ne saurait tarder si nous n’y prenons garde – sont investis par des réseaux mafieux « . Trafic de drogue, marchés publics truqués, constructions illégales… les réseaux mafieux ont tissé leur toile sur la Corse. L’État, via sa préfète, avait décidé de s’appuyer sur les maires insulaires pour faire cesser ces violences et lutter contre la criminalité organisée. La préfecture a notamment mis en place des procédures pour sensibiliser et accompagner les édiles sur trois points où ces derniers peuvent subir des pressions : l’urbanisme, les commandes publiques ou encore les divagations animales (Et, oui, les bergers laissent leurs troupeaux en liberté). Mais le maire se sent bien souvent seul et désarmé. En attendant cette session extraordinaire, le collectif parcourt notre île pour convaincre et souhaite maintenant rencontrer le monde associatif, et les groupes « ayant autorité » pour obtenir leur appui… C’est à ce titre que le conseil presbytéral a exprimé le souhait de rencontrer Mr Léo Battesti lors de l’une de ses prochaines réunions. Francis Vièles |
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Lire le texte écrit par JF Bernardini pour la marche blanche de Corte du 8 février 2020