Pâques 2016, dimanche 27 mars
Un message sous forme de billets
publiés dans les chroniques du magazine régional Echanges N°414 ou dans les journaux locaux des paroisses
Présence de Dieu « Mon Dieu, mon Dieu, où es-tu ? », crie Jésus au moment de sa mort. Contrairement au baptême et à la transfiguration, Dieu reste silencieux. Mais le rapport au sacré est ébranlé : « Le voile du temple se déchira… ». C’est le centurion romain, montrant la croix, qui parle : « Dieu est ici ! ». On ne peut entendre le cri de Jésus sans la confession de foi du centurion. Ni la confession du centurion sans le cri de Jésus. Absence et présence de Dieu se rencontrent sous la croix. Une brèche s’ouvre sur un nouvel horizon, au-delà de tous les sacrés que les hommes ont établi. Par le Christ crucifié, Dieu révèle sa place dans nos vies. Il annihile nos velléités divines, pour que l’amour nous interpelle au cœur de nos quêtes de liberté et de paix. Il confirme que la Loi, c’est la place de l’autre dans nos vies. La mort n’est ni la demeure de Dieu, ni le trait d’union entre Dieu et l’homme, ni le lieu de l’absence de Dieu. Au contraire, Dieu se dévoile en Jésus-Christ, au Golgotha, c’est-à-dire là où il semble n’y avoir aucun Dieu possible. Et un Dieu comme celui de Jésus-Christ ne peut que ressusciter. Il est venu témoigner que la mort n’aura pas le dernier mot, ni sur Lui, ni sur l’homme en général ni, à plus forte raison, sur nous-mêmes. Avec Karl Barth, nous pouvons dire que si la mort est notre limite, Dieu est la limite de notre mort. Pasteur Giovanni MUSI |
En marche… vers Pâques Il y a trois manières de considérer la vie et le monde. L’accepter comme il est, se satisfaire de ses défauts, ses imperfections, ses misères, ses violences et ses injustices. Abdiquer devant le mal ; ce serait une manière « raisonnable » de le considérer. Nous en accommoder, et naviguer dans ses méandres tortueux, en essayant peut-être d’en tirer quelques profits. À l’inverse, nous pourrions vouloir nous en échapper. Considérer que ce monde du mal court à sa perdition et qu’il faut s’en extraire pour rejoindre d’autres sphères, d’autres lieux, d’autres cercles. Nous en séparer en le laissant à son triste sort, pour vivre « ailleurs », en des rivages plus paisibles et plus confortables. Mais une autre voie est possible : tenter de changer le monde, de le transformer. Il n’y a là ni résignation, ni abandon, mais engagement responsable qui ne se satisfait pas de la réalité et ne veut pas s’en désintéresser. Cette attitude-là, c’est celle que nous tracent l’Évangile et la foi. Un Évangile fondé sur les paroles, les gestes et la résurrection du Christ. Une foi qui repose sur la promesse et la confiance de Dieu, et en Dieu. C’est l’itinéraire que nous trace aussi le grand théologien de l’espérance, Jürgen Moltmann : « Par la résurrection du Crucifié, une brèche est faite dans les limites où se brisent tous les espoirs humains, et c’est là que la foi peut et doit s’élargir en espérance ». Ainsi, la foi « discerne dans la résurrection du Christ, non pas l’éternité du ciel, mais l’avenir de la terre-même sur laquelle se dresse sa Croix ». L’espérance est bien le moteur de notre engagement à œuvrer pour la transformation de la vie et du monde. C’est encore un chemin vers Pâques… Pasteur Christian BADET |
Fêtons la Pâque Fêtons la Pâque d’un cœur pur et sincère (1Corinthiens 5,8). Pour la Pâque juive, on nettoie de fond en comble la maison dans l’attente d’un renouveau. Ainsi, il ne reste rien de vieux, de sale, de périmé. Pas de miettes rassies, pas de vieux levain. Nous aurions besoin, nous aussi, de ce grand ménage de printemps. Nous aurions besoin d’épurer notre Pâque de tout ce qui encombre le message central de la croix et de la pierre roulée : au revoir les petits lapins en chocolat, finies les cloches et les œufs décorés. Ce matin, c’est le Ressuscité lui-même qui s’invite à notre table. Il veut faire de nous les témoins de sa grâce. Il vient partager sa vie pour transformer la nôtre. Pasteur Corinne AKLI
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La résurrection, ça commence aujourd’hui ! A Grignan, la localisation géographique du temple fait que nous accueillons continuellement des personnes de passage, pour une visite libre, guidée, ou une activité du Parvis ou de la paroisse. Souvent, nous discutons avec eux. Une question revient très souvent, du genre : « Y a-t-il un paradis chez les protestants ? ». Ou : « Est-ce que vous croyez vraiment à la vie éternelle ? ». Cela m’étonne toujours de voir combien des questions aussi anciennes peuvent encore interpeller nos contemporains ! Je réponds en général que, bien honnêtement, je ne sais pas ce qui se passe une fois que l’on est mort. Que cela me semble être une question assez seconde dans la Bible, qui s’intéresse à ce qui se passe avant la mort plutôt qu’après. Et que la relation de foi qui est la mienne avec le Christ me permet d’expérimenter dès maintenant qu’il existe une dimension de la vie si intense et profonde que oui, je crois que la mort ne peut rien contre. En général, les gens sont à la fois surpris et intéressés par ma réponse, et nous embrayons alors sur plusieurs autres questions qui portent plutôt sur la foi et la façon dont je la vis. C’est une question simple, au fond, qui nous est renvoyée ici : Croyez-vous vraiment à la vie éternelle, et qu’est-ce que cela veut dire pour vous ? De la réponse que nous y apportons dépend notre vie… Dès aujourd’hui. Joyeuses Pâques ! Pasteur Anne FAISANDIER |
Forces de mort et forces de vie Les forces de mort utilisent des moyens multiples et souvent sournois pour s’infiltrer chaque jour dans nos vies et dans notre monde. Elles utilisent la haine, la violence et l’exclusion pour insidieusement organiser des destructions et des guerres. Elles utilisent les peurs pour dresser les uns contre les autres et pourrir ainsi le vivre ensemble et la joie. Elles utilisent le désabusement pour lentement détruire nos convictions et notre persévérance : « Pourquoi s’obstiner à l’accueil de l’autre et à la solidarité ? ». Elles créent des doutes : « Pourquoi persister à croire et à espérer ? ». Mais les forces de mort sont malignes : elles nous piègent et nous enferment dans un tombeau. Mais quelqu’un vient, criant d’une voix forte pour ressusciter notre courage et nos forces de vie : « Sors de là ! ». Quelqu’un vient pour dénouer, avec nous, le maillage serré de la mort et pour nous libérer de ses forces afin que nous puissions vivre. Amis, regardez Jésus le Christ, il fait reculer la nuit, il disperse la peur, il est passé de la mort à la vie. Il ouvre le passage, il crée une brèche. Il ouvre toute grande les portes de la vie… afin que nous ressuscitions à la vie. Ressusciter avec le Christ dès maintenant, c’est s’ouvrir à l’autre et la vie, c’est laisser les forces de vie agir en nous et autour de nous, c’est nous ouvrir à sa présence vivifiante qui nous remplit de l’espérance de la vie toujours plus forte que la mort. Pasteur Sibylle Klumpp Journal local Ensemble n°14 |
Trois jours … Trois jours, ce n’est rien et pourtant… Trois jours pour tout changer, Un tombeau scellé a vu le jour entrer ; Trois jours, ce n’est rien et pourtant…. Et si nous prenions place ? Trois jours, ce n’est rien et pourtant… Pasteur Cécile Plaâ Journal local Autour de La Rotonde n°160 |