Les vaudois en Luberon

activateur%20ROUGE A Mérindol, « La Muse » vaudoise

 

Lié à l’histoire des vaudois, ne manquez pas de visiter le musée « La Muse » à Mérindol

 

Vous trouverez tous les renseignements utiles et toutes les activités proposées sur le site des  Vaudois du Luberon

activateur%20ROUGE L’un des berceaux du protestantisme dans notre région est la présence du mouvement vaudois autour du Luberon au moment de la Réforme.

 

Lecture biblique dans sa langue maternelle

Le mouvement vaudois est né aux alentours de l’an 1170 à Lyon. Un riche bourgeois de cette ville, VALDES, avide de savoir, paye deux moines pour lui traduire du latin, qu’il ne connaissait pas, de larges extraits de la Bible en sa langue maternelle, le franco-provençal.

La lecture de certains textes le conduit à changer de vie, à vouloir mener celle des premiers disciples de Jésus de Nazareth. Il se fait volontairement pauvre, distribue ses richesses aux nécessiteux et se met à lire publiquement les textes bibliques en langue populaire et à les commenter.

Le choix de vivre pauvrement n’est pas surprenant à son époque, mais sa volonté de rester à l’état laïc et de ne pas vouloir entrer dans un ordre religieux, par contre, est inhabituelle. De plus, la prédication publique faite par un laïque va à l’encontre des directives de l’Eglise.

La désobéissance aux règles de l’église et surtout le choix décisif de ne se référer qu’à la Bible en matière de foi, de se sentir directement appelé par Dieu sans l’intermédiaire de l’institution de l’Eglise mettent en question l’un des principes de l’église catholique, à savoir l’autorité des évêques.

« Les pauvres de Lyon »

La prédication de Valdés fera très vite des adhérents : le mouvement « Les pauvres de Lyon » est né.

En 1179, deux Vaudois (dont Valdès) vont à Rome au moment du concile de Latran III. Ils présentent au Pape Alexandre III une traduction en provençal de livres de la Bible et sollicitent de lui la permission de prêcher. Soumis à un examen dogmatique et malgré les pièges tendus à Valdès, le Pape approuve leur vœu de pauvreté volontaire et autorise Valdes et les siens à prêcher sous réserve de l’accord de l’autorité religieuse locale.

En 1180, Valdès comparaît devant un synode réuni à Lyon en présence de l’archevêque Guichard. Il y lit une profession de foi parfaitement orthodoxe et ce synode ne porte aucune condamnation contre lui.

Mais en 1184, après la mort de l’archevêque Guichard, son successeur, Jean de Bellesmains, expulse Valdès et ses disciples de la ville de Lyon à cause des « abus dont ils se rendaient coupables ».

La vraie raison est que le nouvel évêque juge inquiétantes les activités de Valdès et des siens et la tolérance que certains clercs manifestaient à leur égard, y voyant un risque de division et de subversion de son autorité épiscopale. L’expulsion des vaudois de Lyon et leur excommunication sont confirmées par le Pape Lucius III au concile de Vérone en 1184.

Après une très forte expansion du mouvement dans toute l’Europe aux XIII et XIV ème siècles, principalement en Europe centrale, son alliance avec les hussites, lui vaut des persécutions implacables. En 1458, le dernier grand chef vaudois de langue allemande est brûlé, avec d’autres membres du mouvement, sur la place aux chevaux à Strasbourg. Cette exécution marque la fin du valdéïsme au nord des Alpes.

A la fin du Moyen Age la présence vaudoise en Europe n’est plus attestée que dans les hautes vallées des Alpes méridionales, des deux cotés du col du Montgenèvre et en Calabre. A la même époque la Provence est ravagée par les guerres, les épidémies et les brigandages. Les terres sont en friche et la plupart des villages du Luberon ruinés et désertés.

Migrations

Pour repeupler leurs terroirs et les remettre en valeur, les seigneurs font venir des colons des vallées vaudoises du Dauphiné et du Piémont. Près de 6000 personnes s’installent dans la région du Luberon de 1490 à 1520

(Voir ci-contre à gauche la carte des migrations) 

 

Ils arrivent par familles entières. Les seigneurs passent avec eux des contrats : les « actes d’habitation ».16 villages sont concernés par cette « colonisation ».

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Venus ensemble des villages vaudois alpins, ils se regroupent par lieu d’origine dans certains sites auxquels ils donnent souvent leur nom: une quarantaine de localités sur les versants Nord et Sud du Luberon, hameaux et bastides (grosses fermes à l’écart des villages) 

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(Voir ci-contre à droite la carte des villages vaudois)

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Au début du XVIème siècle la Réforme éclate en Europe. Les écrits de Luther et des autres réformateurs, ne laissent pas indifférents les «Pauvres de Lyon».

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En 1530, l’assemblée annuelle des vaudois, réunie à Mérindol, décida l’envoi de deux émissaires, Georges Morel et Pierre Masson auprès d’Oecolampade et de Bucer, réformateurs de Bâle et de Strasbourg. Georges Morel a fait un rapport de cette rencontre, conservé à la bibliothèque du Trinity Collège de Dublin, qui favorisa le passage des vaudois à la réforme protestante.

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En effet en septembre 1532 eut lieu la réunion annuelle des responsables vaudois au lieu dit de Chanforan, dans le val d’Angrogne, en Piémont. Les vaudois y décidèrent d’adhérer aux thèses de la réforme protestante, influencé principalement par Guillaume Farel, qui y fut présent.

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Les régions habitées par les vaudois devinrent des centres de développement de la Réforme et en quelques dizaines d’années, à partir de 1559, les Vaudois sortirent de la clandestinité pour constituer des Églises protestantes établies, des « Églises dressées» qui, en Provence, partagèrent alors le destins du protestantisme français.

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